« Quel bonheur d’être sourd ! » se serait sûrement exclamé Beethoven !
Apprendre à jouer d’un instrument passe par de grands moments de solitude devant les partitions que l’on déchiffre avec difficulté et que l’on s’évertue à maîtriser par de multiples répétitions de la même portée … on oublie toutefois le calvaire que cela peut être pour les proches ! Je me souviens de mes premiers entraînements au violon et de la tête de mon père quand il entrait dans la chambre pour me prévenir que le repas était servi. Il faut bien avouer que les sons stridents que j’arrachais avec fierté à mon pauvre instrument étaient loin de la douceur plaintive et mélancolique des quatre saisons de Vivaldi !
Je n'étais pas douée et revenir à mes premières amours fut une bénédiction pour moi et pour mon entourage. Quoique…
L’avantage du piano, c’est que les sons sont par nature plus doux surtout pour les mains néophytes mais les différents exercices de doigtés et l’apprentissage des gammes sont un passage nécessaire, fastidieux et relativement ingrat pour celui qui joue, certes, mais aussi pour toute oreille qui traîne aux alentours ! On ressasse maintes et maintes fois les mêmes notes, pour avoir les bons automatismes, pour mémoriser la partition, pour trouver le bon tempo… On fait et on refait, inlassablement, la même suite, désireux , impatient de tenir enfin le morceau et on s’énerve sur les mauvaises notes qui se font de plus en plus nombreuses tandis que la fatigue s’installe ( ok, elle a bon dos la fatigue ! :D)Je comprends sans problème la prise de tête que cela peut être pour les témoins de ces massacres cacophoniques réitérés indéfiniment ! Mon nouveau morceau ? La fameuse lettre à Elise…Pas étonnant que mon chéri m’ait offert un casque ! ^^
(Bridg)